MAHA MUDRA
Maha se traduit par « Grand – Le plus Grand – Le Suprême » – »Ma » représente Prakriti – La Mère de la création, l’énergie féminine, Et »Ha » Purusha, l’énergie masculine. L’union des deux produit « La Grande Lumière » ou La Grande Attitude ».
Selon Swami Satyananda Saraswati : MAHA MUDRA est Considérée comme une pratique de Yoga et de Kriyâ Yoga, elle produit un verrouillage prânique puissant qui suscite spontanément la méditation .
Selon Sri Mahesh : « C’est à travers Maha Mudra que le Yogi prend la détermination (samkalpa) de percer l’obscurité de son ignorance pour trouver la lumière universelle. C’est cette samkalpa qui donne naissance à bhakti (la dévotion) qui mène à Sat Chit Ânanda (libération) dans la non-dualité ».
Différentes pratiques sont enseignées avec la même position des jambes :
Par Sri Mahesh dans la revue « Yoga et Vie » : Plier la jambe gauche en plaçant le talon contre le périnée, puis saisir l’orteil du pied droit avec les doigts, le dos bien étiré. Sur l’inspiration réciter mentalement « Vishnu » en portant la concentration sur le centre du nombril (Manipûra). Puis au cours de l’expiration, se pencher vers les jambes en récitant mentalement « Mahesha » (Shiva) en portant la concentration entre les sourcils (Ajna). Rester en rétention poumons vides en récitant mentalement « Brahmâ » en portant la concentration sur le cœur. On ajoute alors la contraction des trois bandhas (mûla – uddiyana – jalandhara). Puis changer de jambe. La pratique s’effectue jusqu’à cinq cycles respiratoires d’environ une minute chacun.
Par B.K.S. Iyengar dans « Yoga Dipika – lumière sur le Yoga » : Après avoir saisi l’orteil du pied droit et avoir étiré le dos, le menton en jalandhara bandha, inspirer avec le bruissement de ujjayi prânâyâma, puis poumons pleins consolider jalandhara et ajouter mûla et uddiyana bandha. Détendre les trois bandhas avant de procéder à l’expiration toujours en ujjayi prânâyâma. Faire jusqu’à trois minutes de pratique avec chaque jambe.
Par Swami Satyananda Saraswati : Toujours avec la même posture, après avoir saisi l’orteil du pied droit avec les doigts, il faut basculer la tête en jalandhara, puis prendre une bonne inspiration (ujjayi prânâyâma), ajouter khéchari mudra (amener le bout de la langue contre le palais supérieur, jusqu’au fond de la gorge), shambhavi mudra (fixation du regard entre les sourcils) et mûla bandha, tenir poumons pleins en effectuant une rotation de la conscience depuis le centre entre les sourcils, jusqu’à la gorge et à la base de la colonne vertébrale en répétant mentalement « âjnâ, vishuddha, muladhara ». Puis relâcher les bandhas, et expirer lentement en ujjayi prânâyâma
Dans les posture proposées par B.K.S. Iyengar et Swami Satyananda Saraswati, le dos reste étiré durant toute la pratique (dernière photo de MAHA MUDRA).
La pratique de Maha Mudra permet une action sur tous les muscles étayant la colonne vertébrale, libérant les nerfs s’insérant à tous les niveaux. Assouplit l’articulation coxo-fémorale, les genoux. Développe la légèreté du corps, tonifie les organes abdominaux, les reins, les glandes surrénales, améliore la digestion, assure la clarté de la pensée, évite les problèmes de prostate. Pour les femmes souffrant d’une descente de matrice, ramène l’utérus dans sa position normale.
« Maha Mudra purifie le réseau de tous les nâdis, équilibre le côté solaire (pingala) et le côté lunaire (Ida), (Yoga Chudamani Upanishad) ».
« Maha Mudrâ détruit la mort et supprime de nombreuses souffrances. Il n’y a rien que l’on ne puisse manger ou que l’on doive éviter de manger. Toute nourriture quelle qu’en soit le goût est digérée, même si elle est mortellement empoisonnée. Celui qui pratique Maha Mudrâ ne craint pas la tuberculose, la lèpre, les hémorroïdes, l’inflammation de la rate, l’indigestion ni les autres maladies chroniques, (Hatha Yoga Pradîpika chapitre 3 verset 14,16,17) ».