LA PRATIQUE DU YOGA

LA PRATIQUE DU YOGA

« Yoga, on ne peut pas le comprendre intellectuellement, mais uniquement par le vécu » (Yoga Upanishad)

Le Yoga prend sa source à l’origine des Védas, science sacrée et traditionnelle de la sagesse humaine et des lois de la nature. Il permet l’expérience personnelle. C’est un moyen par lequel l’être humain dépasse ses limitations et devient celui dont : « Les pieds ne sont plus d’argiles, mais reposent fermement sur la terre, alors que la tête s’élève comme dans un ciel sans nuage ».

Le premier élément dans le Yoga est la pratique des âsanas, qui a pour premier effet la fermeté de la posture, qui mène à la stabilité du corps et de l’esprit, par cela, l’activité du rajas guna dont la nature dans le corps et le mental est instabilité et agitation est réduite. Le second fruit est l’absence de maladie, souvent résultat de la dispersion et de l’incohérence du mental. Le troisième fruit est la légèreté physique, résultat de la réduction du tamas guna, dont la prépondérance dans le corps engendre la sensation de lourdeur, l’inertie, la torpeur et la paresse.

La plupart du temps nous ne communiquons pas avec la réalité, nous sommes perdus à travers notre ignorance, avançant à l’aveuglette en quête de lumière, de calme et de paix. Nous vivons de faux espoirs, de rêveries insensées, prisonnier de soi-même. Nous cherchons le pouvoir, le statut social, les possessions matérielles. En échange, nous récoltons les peurs, les haines, l’insécurité et son cortège d’ulcères, de crises cardiaques, de dépressions. Grandir intérieurement est la clef pour se libérer de cette emprise.

Pourtant, le Yoga, méthode d’entraînement de l’esprit et de développement des perceptions subtiles permet de se découvrir soi-même. De puiser dans ses ressources des qualités insoupçonnées, une stabilité, une énergie immense.

Selon la « Hatha Yoga Pradîpika » le Yoga réussit grâce à cinq facteurs

« Utsaha: Le courage, l’enthousiasme, l’énergie, la décision, tenir sous contrôle les pensées quand cela est nécessaire pour les empêcher de perturber nos décisions.

Sahasa: La promptitude, l’audace, l’intrépidité, l’impétuosité, l’esprit d’aventure. Prendre des décisions mûrement réfléchies et ne plus revenir en arrière. Trop de cogitations mentales nuisent au succès. (Cela ne veut pas dire qu’il faut faire n’importe quoi).

Dhairya: La persévérance, la patience, la constance qui permettent de persévérer sans jamais se décourager.

Tattvajnana: La connaissance de la vérité. La connaissance et l’attachement aux objets sont irréels car leur vie est limitée. La réalité est hors des conceptions mentales qui s’effondrent à chaque nouvelle découverte.

Niscaya ou sraddha: La certitude, être en soi certain et conscient de là où l’on désire aller ».

Les fondateurs de la Tradition étaient issus de familles très instruites, de savants, de guerriers. Les études sont centrées sur les véritables buts et sens de l’existence humaine. Ils constatèrent le caractère limité de l’existence, sa tragique réalité, ses dualités, l’inévitable souffrance et innombrables illusions qui assiègent la vie. Ils virent que nos expériences dans le monde ont peu de signification et ne donnent pas à l’existence la portée que le cœur désire ardemment. Ils réalisèrent que sans cette recherche intérieure, les fragments de joie et de souffrance qui tissent de lumière et d’ombre notre vie, sont en fin de compte absurdes et vains. Tel est le point de départ de la recherche existentielle d’une vérité plus profonde que la seule raison échoue à découvrir.

Notre vie nous est donnée pour être vécue et non pour être réprimée. Il dépend de chacun de la vivre de façon sensée et de ne pas dissiper ses forces.

La Bhagavad-Gîtâ s’appuyant sur une attitude positive de la vie, précise que le monde est la manifestation du divin, et que ce divin œuvre dans le monde. L’être humain qui entrevoit le dessein cosmique et qui fonctionne harmonieusement avec lui, « vivre une vraie vie ». Une vraie vie est une vie dans laquelle l’action et la contemplation sont étroitement associées. La puissance et la vision, la force et la sagesse sont nécessaires pour donner un sens profond à notre existence.

Il n’y a rien à redire au monde, mais plutôt à notre attitude envers lui. C’est l’attitude matérielle déjà décriée dans les Upanishads, textes du Vedanta (800 à 500 avant notre ère), déjà presque voilà 3000 ans :

« Cette conception des choses qui fait du monde, de ses réussites et de ses plaisirs, de sa puissance et de son éclat, ses propres dieux. La poursuite aveugle de tels fantômes éloigne l’être de sa vérité essentielle et l’entraîne dans un plus grand asservissement. L’homme côtoie à la fois « l’ange et la bête ». La bête n’a rien de mauvais en tant que telle ; c’est la façon dont elle s’exprime qui détermine sa valeur. Elle doit recevoir son dû, sinon elle ne nous libérera pas de nos chaînes. Elle peut aider ou entraver la libre expression. Une vie véritable et pleine de sens est celle qui a harmonisée toutes les facettes de la personnalité et qui s’est intégrée sur la base d’une compréhension spirituelle. La répression apporte la souffrance et entrave la croissance, alors que la vie de l’homme civilisé moderne n’est pas la répression des instincts, mais celle du Divin qui l’habite. Les limites à sa propre croissance sont dues à sa vision du monde. La libre expression de l’être humain est infinie. Et tout ce qui contribue à faire émerger la réalité des obscures profondeurs de sa personnalité est Yoga ».

Le Yoga permet de mettre fin de façon définitive à la souffrance humaine sous ses trois formes

« Adhyatmika: La douleur intérieure personnelle ayant sa source dans le corps (maladies ou misères physiques), et dans l’esprit (être séparé de ce qu’on n’aime et obtenir ce qu’on aime pas), qui sont des résultats d’enchaînements karmiques liés aux actions purement égoïste, etc…

Adhibhautika: La douleur causée par les autres êtres, que ce soient les humains, les animaux (insectes, serpents, etc…), ou les objets inanimés.

Adhidhaivika: La douleur d’origine céleste à imputer aux éléments naturels (chaleur, sécheresse, froid, vent, orage, etc…), et aux influences planétaires ».

Aussi, quand il y a des douleurs dans le corps ou de l’agitation dans le mental, penser qu’il y a une solution de guérison en soi. Chercher des réponses et les laisser venir de l’intérieur de soi. La douleur peut être physique, (un mauvais placement, une mauvaise attitude psychologique, mais elle peut être aussi d’origine climatique, astrologique, physiologique, etc.). L’agitation mentale est le résultat de l’hyper activité journalière, des fausses craintes ou peurs du lendemain, d’un système émotionnel à fleur de peau.

Donc, le mieux est de chercher à ne pas s’identifier aux phénomènes, mais plutôt les observer, les regarder sans réagir et parvenir à comprendre leurs causes (par exemple la pleine lune, l’orage, le vent peuvent être pour certain source de désarroi). Comprendre que nous sommes maître de nos désirs mais pas des résultats, notre habitude est d’agir en comptant sur un résultat. Mais il se peut que le résultat soit tout autre.

Les fondateurs du Yoga étaient des pères de famille qui instruisaient leurs enfants dans la connaissance de Soi. Rama et Krishna, deux grands maîtres de l’hindouisme, étaient tous les deux princes et mariés. Le Yoga n’est pas un retrait du monde ; il n’induit pas une psychologie répressive, mais directive.

Pour la plupart une vie amoureuse normale est une condition essentielle de croissance appropriée à la nature humaine et à la spiritualité. Le sexe n’est ni mauvais ni coupable, c’est une partie de l’amour. Mais nous ressentons de la honte parce que le sexe est une pulsion si puissante que, sous son influence, nous perdons nos sens et notre maîtrise de soi. Il nous incite à l’égoïsme et sous son joug, nous pouvons même utiliser les autres à notre seul profit. Certains oublient leurs obligations, deviennent aveugles, fourbes, malhonnêtes, vulgaires, cruels et sordides, un être démoniaque est né.

Il suffit de ne pas être aveugle, le Yoga ne préconise ni la suppression des instincts ni la régression à un certain niveau de conscience collective primitive. Puisque nous sommes nés dans ce monde, nous devons y agir. Le but du Yoga n’est pas l’abandon de l’action. L’action n’est pas contraire à la liberté. La liberté est connaissance ou sagesse et ne s’oppose qu’à l’ignorance. Personne ne peut abandonner entièrement l’action, de même qu’il n’est ni nécessaire ni juste d’agir en ce sens. La plus haute vie est une vie ou l’action est alliée à la sagesse.

Rejeter l’action crée une dualité entre l’ego et le Soi, entre l’Absolu et l’univers. Il n’y a pas de dualisme fondamental dans la Réalité. Ce n’est pas l’action qui nous emprisonne, ce qui nous emprisonne est une fausse attitude envers l’action, les « nœuds du cœur » qui, surgissant de l’ignorance, nous font croire que nous sommes des êtres séparés, isolés les uns des autres et « libres » d’accomplir des actions à des fins égoïstes. Voilà ce qui entrave, et non l’action elle-même. Ce n’est pas au travail que nous devons renoncer, mais à cette volonté formatrice, qui cherche son propre but, c’est à l’action altruiste et désintéressée que conduit le chemin du Yoga. L’ouverture forcée d’un bouton ne produira pas une fleur.

Le Yoga nomme quatre plans mentaux appelés « Antahkarana », (la structure mentale)

Manas: Organe de la pensée, la pensée elle-même, sans conditionnement, sans attribut particulier. Manas fait passer une sensation à un état de perception.

Chitta: La mémoire mentale, conditionnée par le fait d’accepter ou refuser telle ou telle chose, ou d’imprimer involontairement dans cette mémoire des images par le simple fait de marquer de l’attraction ou de la répulsion envers des objets, Manas permet de laisser des sensations qui sont transmises à Buddhi. Ces sensations n’ont aucun caractère mental, ce ne sont que des sensations.

Buddhi: L’intellect, la volonté consciente qui permet le pouvoir de décision, de concentration. Buddhi permet le jugement (se croire différent des autres et le meilleur). C’est aussi le pouvoir de la détermination. La faiblesse de l’intellect réagit aux sensations et imprime ses décisions dans Chitta.

Ahamkâra: Sens de l’ego, du « moi je » dans toutes les actions. C’est la conscience de ses propres intérêts. C’est ce plan qui fait que l’on recherche les bonnes impressions et fuit les mauvaises. Il assure l’équilibre biologique nécessaire à la survie, à la santé. Sur ce plan, rien ne semble impossible.

Lorsque le mental est mal utilisé, ce qui est souvent le cas, les impressions sont fixées dans ahamkâra. Cela produit l’avidité, la suffisance, l’égocentrisme, l’égoïsme. Ainsi, dès que le mental entre en activité que ce soit volontairement ou non, il lui faut du temps pour retrouver son calme, s’arrêter. Une information scientifique informe qu’un simple appel téléphonique d’un proche durant le travail perturbe le mental, et qu’il faut vingt minutes pour revenir pleinement à l’activité interrompue.

L’agitation effrénée de l’esprit doit être contrôlée avec fermeté de sorte qu’il se meuve par sa propre volonté et ne soit plus manipulé par les forces aveugles de l’attraction (Râga) et de la répulsion (Dvesha).  La recherche est centrée sur le nœud de l’égoïsme qu’il faut couper pour que les mécanismes de la convoitise, de la haine, de la violence et de la cupidité, nés de ce nœud, cessent et meurent.

Alors l’être humain devient pareil à celui « dont les pieds reposent fermement sur la terre mais dont la tête est située haut dans un ciel sans nuage ». Serein dans sa véritable nature.

Distinguer en soi l’activité des trois gunas, et celui qui est prédominant à chaque instant

Sattva: Principe de lumière et de connaissance qui ne cause ni maladie, ni souffrance, ni morbidité. Sattva donne la force mentale, vitale, physique et crée l’état de bonheur dans la vie et le corps. Cela permet de ne pas se décourager dans l’échec et d’être ferme dans ses résolutions.

Rajas: Principe d’action et d’activité qui attache aux désirs des objets. Cela produit les impulsions de convoitise, les désirs, les initiatives d’actions (sans discernement), les inquiétudes. Rajas produit la violence, la cruauté, la brutalité. L’être est alors plein de joie dans le succès et de chagrin dans l’échec. La persévérance dans la recherche des intérêts, fruits des actions menées est rajasique.

Tamas: Principe d’inertie et d’ignorance, il produit la négligence, l’indolence, le sommeil, la paresse, l’entêtement, la déprime. Le fait de ne pas pouvoir abandonner la peur, le découragement, l’orgueil est tamasique.

Bien sûr, chacun d’entre nous est porteur de ces trois modes, de ces trois tendances, mais en les reconnaissant, en étant attentif, il est possible de modifier certains principes personnels de notre façon d’être et de se conduire en corrigeant des tendances négatives qui entravent la vie.  La démarche du Yoga n’est pas pour nous spontanée. Culturellement, nous abordons les disciplines avec un but de compétition, de classement, de besoin de reconnaissance.

Le Yoga est le contraire d’une compétition ou d’une performance. L’idée du succès doit être inexistante. La pratique d’une posture n’est pas faite pour être acquise. Même dans certaines disciplines corporelles et artistiques la virtuosité prime sur l’esthétique., mais c’est son expression, son symbolisme qui doit être acquis. Il est nécessaire de comprendre et vivre la différence lors d’une posture entre tirer et étirer lors de la pratique. S’il y a étirement, le corps se dénoue de lui-même, voir chauffe de l’intérieur ce qui indique une fonctionnement des vaisseaux subtils (nâdis), alors que tirer signifie un blocage du corps, il se noue et là aucune possibilité de vivre celle-ci correctement. L’étirement bien vécu est bénéfique, exagéré il est nuisible. Il est donc nécessaire d’être à l’écoute de son corps et présent à la posture.

Le Yoga est une science où le laboratoire est le corps humain lui-même, et où le Yogi est à la fois l’opérateur, le témoin et le bénéficiaire de cette expérience totale où il est complètement impliqué, puisque c’est sa propre substance physique et mentale qui sert de matière première. Il relie corps et mental, les blocages physiques sont la plupart du temps liés à des blocages mentaux, des peurs, craintes, tendances négatives diverses. En libérant l’esprit durant la pratique, la respiration se libère et le corps physique également. Le corps a son langage, il est le reflet de ce que nous sommes, à chacun de le comprendre. L’enseignement est la serrure, mais la clef est personnelle, aucune ne se ressemble.

La pratique du Yoga nous permet d’accéder à une certaine stabilité intérieure à condition de se mettre dans les bonnes conditions mentales, d’abandonner momentanément le monde extérieur, ses problèmes et conflits. Si il est juste pratiqué comme une technique strictement corporelle dans le but d’acquérir des performances, voire des pouvoirs, cela risque de développer notre aspect grossier et renforce l’ego.

Le but fondamental et ultime du Yoga est d’atteindre la libération obtenue par un détachement extrême et une abnégation totale de soi-même. Les enseignements disent « il faut tuer le mental », mais cela est totalement impossible pour la majorité d’entre nous, ni même recommandé. Ce chemin là est une voie abrupte et peut en briser un grand nombre. Seuls quelques rares élus, ermites dans l’âme (souvent à la naissance), ayant abandonné toutes relations, toutes choses en ont les capacités physiques et psychologiques et y trouvent leur bonheur idéal, parfait. La plupart des maîtres réalisés disent que leurs vies précédentes leurs ont permis cet accès maintenant.

Les origines du Yoga semblent remonter à la civilisation de la vallée de l’Indus, environ 5000 ans avant Jésus-Christ, et encore à ce jour, elle incarne une tradition de l’Inde restée très vivante.

Le mot « yoga » dérive du mot sanskrit « yuj » qui signifie « unir » ou « intégrer ». La philosophie du Yoga en est le support, le véhicule, l’essence même. Dans un sens plus large, c’est l’union de l’âme individuelle à l’âme cosmique ou divine.

Quel que soit l’angle sous lequel on envisage la science du yoga, on s’aperçoit qu’elle est en réalité une discipline unique qui embrasse la matière, la vie et la conscience. L’illumination spirituelle a été reconnue dans la tradition du Yoga comme une troisième source de connaissance. Les expériences humaines se situent aux niveaux physique, émotionnel, intellectuel et aussi spirituel. Plus ces expériences se situent à un niveau élevé, plus elles deviennent complexes et subtiles.

Dans la « Katha Upanishad » YAMA connu comme le premier homme, décrit ce qu’est un être humain en le comparant à un char.

« Djivatman » (l’être individuel) est le maître du char, il représente la conscience cachée par les mouvements du mental, les imprégnations liées à la génétique, le karma à vivre et à réaliser. Le corps est le char lui-même, il doit être vigoureux, solide pour affronter les aléas de la vie. L’intellect (buddhi) est le conducteur du char, si l’intellect est peu évolué, agité, perturbé, sans volonté propre, le char sera entraîné sur de mauvais chemins, il sera malmené, orienté par de fausses convictions, par des choix aléatoires, etc.

Le mental (manas) représente les rênes, si le mental est encombré de pensées parasites les rênes seront mal tenues. Les sens sont les chevaux, lorsque les pensées parasites envahissent le mental, les chevaux s’emballent et le char devient fou. Alors les sens seront soumis à des passions les plus basses et seront les maîtres du char.  Les objets des sens représentent les différents chemins, plus il y a de pensées, plus il y a de chemins, plus il y a d’attractions extérieures et plus difficile est de trouver son chemin ».

Le Yoga est une invitation pour aller vers la maîtrise des sens, afin que le char soit mené vers la réalisation de sa vie matérielle et spirituelle, vers l’épanouissement de l’être dirigé par un mental sain et un conducteur un pleine possession de ses moyens : physique, psychique et intellectuel. Alors, il est possible d’ouvrir la conscience à ce qu’il y a de supérieur en soi, et d’en saisir les données.

D’une manière générale, la pratique doit permettre de mieux gérer ses activités journalières, de devenir plus autonome, de mieux accepter la société et son environnement, de moins juger, éviter de critiquer ce qui ne convient pas, d’être moins réactif aux événements. D’être plus humain, moins égoïste, plus en regard sur les autres.

Si vous vous adonnez à la pratique du Yoga seul(e) sur votre tapis chez vous, malgré les difficultés que cela semble présenter, vous sentirez quelques transformations se faire. Mais les grands changements viendront plus tard, car les habitudes physiques et mentales ont souvent des racines profondes et tenaces.

Cependant il n’est pas nécessaire de vouloir tout gérer, tout prévoir, il suffit de pratiquer, d’accepter d’être face à soi-même et ses propres blocages de toutes sortes, qu’ils soient physiques, physiologiques, psychiques. Ce sont des moment qui permettent de devenir conscient de ses imperfections et incapacités afin d’aller un peu plus loin et de les dépasser avec le temps, d’aller sur des sentiers inconnu, sans crainte, sans peur.

L’investissement plus ou moins important que l’on donne à sa pratique produira des résultats qui eux ne sont pas prévisibles. L’ego n’a pas sa place ici, il est fait pour être dompté afin que surgisse un nouvel être plein de bon sens, d’harmonie et de paix.

Les expressions : « lutte, combat » ne traduisent pas littéralement le vrai travail à accomplir sur soi ; nous ne devons pas hésiter entre un combat intérieur qui laisse le sentiment amer que rien n’est résolu – car ce qui est conquis par la lutte n’est pas construit joyeusement, « l’ennemi » risque de revenir sous une autre forme – et une volonté patiente, sans jamais perdre de vue l’objectif que nous nous sommes raisonnablement fixé : respecter notre nature fondamentale, diminuer peu à peu l’influence de la nature inférieure en dominant les sens grossiers à travers les plus petits gestes quotidiens en spiritualisant l’effort.

Le « Yoga », une technique idéale pour prévenir les maladies physiques et mentales et protéger le corps en développant une sensation intérieure inébranlable d’assurance et de maîtrise de soi.

Selon la Hatha Yoga Pradîpika I versets 64-66 : « Qu’il soit jeune ou âgé, même malade ou infirme, chacun peut atteindre la perfection en Yoga par un entraînement assidu. Le succès viendra pour celui qui pratique et non pour celui qui ne pratique pas. La pratique assidue seule est le secret du succès. En vérité, il n’y a aucun doute là-dessus ».

Pour aborder la pratique avec bon sens : Il est conseillé d’être dans une pièce propre, calme, bien aérée et sans courant d’air. La vessie et les intestins doivent être vidés, ce qui indique que les repas sont éloignés de la période de pratique. Boire trois petites gorgées d’eau avant la pratique cela permettra un meilleur nettoyage des intestins. Se préparer mentalement pour aborder les postures en relation avec le souffle (par exemple : l’inspiration commence avec le mouvement et se termine en même temps que le souffle s’arrête, même chose pour l’expiration). Durant la posture la respiration est libre de toute emprise mentale de façon qu’elle se fasse par elle-même, le corps est totalement immobile. L’attention est totale, l’esprit centré, attentif à l’ensemble du corps.

LE JOUR SANS LA NUIT

Le jour sans la nuit

L’arbre sans ses racines

L’immeuble sans les fondations

Le négatif sans le positif

Le champ sans les graines

La rivière sans l’eau

L’œil sans la lumière

L’amour sans la vérité

Le devoir sans la discipline

L’éducation sans la volonté

La science sans l’humanité

Le commerce sans la moralité

La vie matérielle sans la spiritualité

La richesse sans le bonheur

Le corps sans l’âme

La conduite sans le maître divin

La bénédiction sans la sainteté

La grâce sans Dieu

La vie sans la paix

La destinée sans le bien

Sont en vérité

Inutiles et dangereux

Aum Shanti

Saï Baba